Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Menus aérolithes pour s'assoupir en s'apaisant
15 juin 2009

FIN D'INTERDICTION DE STATIONNER

Chers fidèles,

Vous vous demandez, j’en suis bien certain, ce que peut fichtrement faire de ses journées l’auteur de ce blog. Depuis presque un an, vous guettez, vous rôdez autour de ces aérolithes que pourtant on vous avait brandis comme la douzième merveille du monde, destinée à accompagner votre premier café du matin ou votre septième cocktail du soir, à vous aider à accueillir la journée ou affronter la nuit, à vous emmener pour quelques minutes sur une planète inédite et fuchsia. Mais rien, diable rien. Silence radio, Giuletta doit être en lévitation entre Vénus et Pluton, faire sa diva, se confier à d’autres que vous, elle vous a oubliés. Elle ne tient pas sa promesse…

Vous l’avez, ne dites pas le contraire, triplement maudite pour cette désaffection. Elle vous a trahis, laissés en rade, tout seuls avec votre café, sans paravent face à votre chef rien moins que maboule, vos petits et gros chagrins, perdus dans la nuit hostile, sans plus causer comme elle sait si bien le faire jusqu’à vous en épuiser les oreilles.

Je me vois aujourd’hui, hélas, investi de la tâche ingrate de vous annoncer une bien mauvaise nouvelle. Le journal de celle que vous avez prise pour une abominable traîtresse a tout simplement été pris en otage. Nous avons affaire à un exemple caractérisé de détournement de bien public. La semaine dernière, en ce triste jour du 10 juin 2009, les menus aérolithes pour s’assoupir en s’apaisant se sont retrouvés confisqués par un malfrat sans scrupules. Eh oui, on se dit que ça n’arrive qu’aux autres, jusqu’au jour où l’on rentre chez soi pour trouver sur son canapé rose bonbon une espèce de créature moustachue et avachie qui, les pieds sur les coussins, le cigare au coin des lèvres, vous prie de prendre la peine d’entrer avant de vous demander ce que vous faites chez elle. Sachez-le, les squatteurs sont partout. Il faut croire que quelqu’un était en peine de journal intime, en manque d’inspiration ou à court de papier : il s’est donc emparé indûment de ce qui ne lui appartenait pas.

Je vous en supplie, mes douceurs, ne partez pas en courant. Si vous n’avez pas déjà interrompu votre lecture, faites encore un petit geste ; c’est que, il faut me croire, votre pauvre mie se retrouve bâillonnée et enfermée depuis cinq interminables jours dans un drôle d’endroit qui ressemble à s’en méprendre aux éditions de l’Onguent, seule avec ses ennemis. Imaginez un peu son état, revivre ce calvaire !

Si votre cœur le souffre, lisez donc ces lignes et celles qui suivront. Tous les jours, par pitié, soyez fidèles au rendez-vous de ce fieffé gangster dont je ne connais pas le nom, sous peine que l’auteur de ces faits inqualifiables inflige les pires châtiments à votre bien-aimée. Il a notamment menacé, si « son » blog est boudé, d’obliger votre amie de cœur à faire vœu de silence et à entrer au couvent. Si, donc, vous aimez ne serait-ce qu’un brin votre impénitente bavarde, ne déguerpissez pas, prêtez-lui vos yeux, faites lire à vos amis les sornettes de ce bandit sans foi ni loi et exprimez-vous, vous aussi, dans ce journal, pour montrer à Giuletta que vous espérez réentendre ses balivernes un jour.

Et qui sait ? Peut-être réussira-t-elle finalement, grâce à votre précieuse entremise, à récupérer son bien…

P.-S. Peut-être vous demandez-vous qui je suis… J’espère que vous ne m’avez pas fait l’injure de croire que j’étais le commis, voire le complice de l’ignoble personnage qui a supplanté votre amie en ces lignes. Je ne suis que son triste émissaire, mais croyez bien que je n’ai pas le choix. Je suis moi-même victime d’un odieux chantage… Je vous raconterai un jour ma tragique histoire. Mais… chut, il arrive !

Publicité
Publicité
Commentaires
Menus aérolithes pour s'assoupir en s'apaisant
Publicité
Publicité